Depuis hier, Paul va à la crèche toute la journée, quatre jours par semaine. Il est plutôt heureux d'y aller, semble très à l'aise aussi bien avec les adultes qu'avec les autres enfants, mange comme un ogre, dort sans se faire prier et me saute dans les bras à la fin de la journée. Que demander de plus ?
Et me voilà, moi, seule à la maison devant mon ordinateur, mes listes de choses à faire, mon compte en banque déclinant et mes envies incertaines. Un peu hébétée, un peu perplexe. Que vais-je faire de moi-même ? Retravailler, bien sûr. Reprendre contact avec telle ou telle personne, chercher des idées de sujets, écrire des synopsis, réactiver les réseaux, retrouver les réflexes mis de côté depuis presque deux ans.
Mais j'attends un peu. Je retarde le moment de décrocher le téléphone. Je sais qu'une fois lancée, ce sera la course tous les jours et j'ai besoin d'un sas, d'une respiration, de quelques jours où mon temps m'appartient, à moi et non à ma famille, à mes employeurs, à mon banquier.
Photos prises sur le lieu de travail d'une amie chère avec qui j'ai déjeuné hier. J'aime beaucoup la tapisserie bleue et jaune.