Sur la suggestion de Gilda, je vais tenter de vous en dire un peu plus :
1. En ce moment, je suis deux
Et dans 6 mois, avec Mister G, on sera trois.
En clair, nous allons avoir un bébé !
(Je me demandais comment l'annoncer, merci Gilda !)
La grosse fatigue des débuts est l'une des causes de mon silence de novembre-décembre avec un boulot devenu fou, mais aujourd'hui, tout va bien, on l'a vu à l'échographie, il/elle a tout ce qu'il faut là où il faut et gigote dans tous les sens quand je rigole. J'attends avec impatience de le/la sentir bouger car pour le moment, et malgré l'échographie en question, c'est encore irréel…
2. Je dors encore avec mon doudou d'enfance
Et j'ai même pas honte.
C'est un gilet rouge tricoté par ma grand-mère quand j'avais 4 ou 5 ans. A l'époque, je refusais de le mettre (il était rouge ! Et moi je voulais du bleu, du vert, du gris, des couleurs sobres, au grand désespoir de ma mère qui, jusqu'à mon adolescence, n'aspirait qu'à me couvrir de machins roses à smocks… je ne crois pas avoir connu la période rose de beaucoup de petites filles.)
Donc je ne voulais pas mettre ce truc, mais j'aimais bien le frotter contre ma joue. Aujourd'hui, c'est plus un gilet, c'est une ruine, mais je le garde quand même parce que certains soirs, cette vieille loque me réconforte tellement bien…
3. J'ai fait un tonneau en Jeep Willys…
…et je n'en suis pas fière.
Vous voyez ce que c'est, une Jeep Willys ? La voiture du Débarquement, le machin sans toit, sans ceinture, limite sans sièges, même…
C'était il y a deux ans et demi, dans le Beaujolais (je vous voir venir… non, je n'avais rien bu !). Avec Valouchka, on devait participer à un raid en guise de préparation au trophée Roses des sables. A 300 m de l'hôtel, l'arrière de la voiture a tenté de dépasser l'avant et je n'ai pas réussi à redresser à temps. On a fini à l'envers dans un champ.
A peine une égratignure, l'une comme l'autre. Et la seule chose à laquelle on arrivait à penser, c'est à la voiture emboutie. Avec le recul, j'ai compris que j'aurais pu tuer ou estropier l'une, l'autre ou les deux, à 30 à l'heure dans un virage humide. Ça calme.
4. A 18 ans, je suis tombée follement amoureuse…
…d'un vendeur du BHV mythomane et paranoïaque, persuadé que le monde entier tramait un complot contre lui, sous la houlette de son collègue du rayon robinetterie. Un type qui m'affirmait sans sourciller m'avoir vue à tel endroit et à telle heure, même quand j'étais à 200 kilomètres de là, en grande discussion avec ledit collègue, preuve irréfutable que je faisais moi aussi partie du complot. Ça n'a pas duré longtemps, mais par précaution, je n'ai plus remis les pieds au BHV pendant des années.
5. J'ai toujours cru dur comme fer que j'habiterais à la campagne
Et que je ferais un boulot genre vétérinaire, éleveuse de chevaux, fermière, tout ça… D'accord, j'avais 5 ans. Puis 8. Puis 10, 12, 15, 20 ans… Même quand je suis venue m'installer à Paris, je pensais que c'était momentané, que c'était pour le boulot, qu'il n'y avait pas le choix, mais que ça changerait dès que possible, que bientôt je travaillerais à distance depuis ma maison-dans-la-prairie en regardant les fleurs pousser, les oiseaux voler et les papillons, euh… papillonner.
Bref.
Ça fait 12 ans que j'habite à Paris, je ne serai jamais véto et encore moins éleveuse de quoi que ce soit, le télétravail, c'est bien sur le papier mais dans la réalité, c'est pas gagné… On est loin de mes rêves d'enfance, d'adolescence, de jeunesse. Et si je déménage à la fin, c'est pour une petite ville de la banlieue sud, que nous appellerons F*ck-the-Queen, et pas pour un chalet dans la montagne. Mais je garde mes idées de fleurs, d'oiseaux et de papillons, on ne sait jamais…
Je pars demain matin pour une semaine à Lille, où je vais dispenser la bonne parole de la maquette à des étudiants en journalisme. Vu le programme qui nous attend, c'est pas sûr que j'aurai le temps de bloguer… Je vous raconterai au retour.